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Le cri d’Amos Amos 8,4-7 et Luc 16,1-13 |
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Mots-clés : injustice sociale (choisr le parti des faibles); Argent (son usage); solidarité
- Contre l’injustice sociale
d’autrefois et la situation économique d’aujourd’hui - Un gérant habile, ingénieux, lucide, intelligent et plein
d’énergie - Faire preuve d’ingéniosité pour
que le Royaume de Dieu soit déjà perceptible aujourd’hui - A qui faisons-nous réellement
confiance ? Dieu est le véritable bien de l’homme - Choisir le parti des faibles, de ce que l’on méprise Lectures bibliques : Amos 8, 4 à 7 ; Luc 16, 1 à 13. Contre l’injustice
sociale d’autrefois et la situation économique d’aujourd’hui Le livre du prophète
Amos est un véritable cri contre l’injustice sociale. Il dénonce un
comportement indigne des commerçants, leur richesse est scandaleuse. Dans un
pays qui a reçu Pourtant, dans de
nombreux passages, celle-ci déclare que Dieu fait justice aux pauvres, par
exemple dans Deutéronome 10, 17 à 19 et le psaume 68, 6 et 7… Dieu qui donne
en abondance est en droit d’attendre de ceux qui ont entendu sa Parole,
qu’ils agissent de même. Nous voilà en Israël et ce n’est pas le cas !
Amos constate le contraire, ce qui compte ce sont les affaires… la réussite,
le profit et la malversation. Malgré les recommandations répétées de Dieu à
son peuple de tenir compte de la présence de la veuve et de l’orphelin
(Deutéronome 24, 19–22), il n’en est rien : le pauvre, on l’achète pour
une paire de sandale… ! Si vous actualisez
ces versets vous trouverez immédiatement des parallèles avec la situation
économique d’aujourd’hui. Un gérant habile,
ingénieux, lucide, intelligent et plein d’énergie Ceci nous amène au
texte de Luc 16, 1-13. Très souvent, Luc s’en prend aux riches de son époque
et leur fait un sort peu enviable. Il estime que Dieu est celui qui renverse
les valeurs et qu’au sein de la communauté chrétienne, les plus pauvres ont
droit aux mêmes égards que les riches. Contrairement à ce que l’on pourrait
croire, les riches ne sont pas mal vus, c’est l’attitude, le piège de la
richesse qui est dénoncé… L’homme riche de
cette parabole ne gère pas lui-même ses biens, c’est un gérant, un économe
qui s’en occupe. La rumeur dit que ce dernier dilapide ses biens et le maître
prend pour « argent comptant », ce qui lui est dit (verset 2). Ce gérant est habile
et réaliste, il ne veut pas travailler la terre, il ne veut pas non plus
mendier. Alors, il se crée un réseau d’amis, une protection sociale sur
mesure ! Finalement, cet homme accusé d’insouciance et de dilapidation
des biens de son maître se révèle être un excellent gérant, même son maître
ne contestera pas son initiative. Il
remet les dettes aux débiteurs de son maître,
peut-être était-elle trop élevée ?
C’est à la fois habile et malhonnête. Mais ne nous y
trompons pas, ce que Jésus loue dans le comportement de cet
homme, ce n’est pas sa malhonnêteté, c’est son
habileté, son ingéniosité, sa lucidité, son
intelligence et son énergie pour sortir d’une situation
désespérée, décisive, vitale. Face au choix
inévitable entre Dieu et l’argent nous sommes tous dans cette situation
décisive et vitale. Une seule
solution : le partage et le don, la seule capitalisation c’est la
« dilapidation » au bénéfice des autres Jésus ne rejette pas
l’idée selon laquelle dans ce monde l’argent trompeur peut être utile et pour
lui, il n’y a qu’une solution : le partage, le don. La solution est claire :
la seule capitalisation c’est la « dilapidation » au bénéfice des
autres. La seule manière de « blanchir » notre argent c’est de le
donner. C’est aussi sur un
autre plan qu’il nous faut lire cette parabole : le maître, c’est Dieu,
le gérant, c’est vous et moi. Ce que Dieu attend de nous, c’est que nous
ayons des balances justes, de la disponibilité, de l’habileté, pour montrer
que l’évangile peut transformer notre manière de vivre. Être habile ne veut
pas dire tromper, mais être digne de confiance ; être habile ne veut pas
dire, vendre n’importe quelle sornette au nom de l’évangile, mais faire
preuve d’ingéniosité pour que le Royaume de Dieu soit déjà perceptible ici
bas. Faire preuve
d’ingéniosité pour que le Royaume de Dieu soit déjà perceptible aujourd’hui Il y a un enjeu
fondamental : les chrétiens doivent se défaire de l’influence de
l’argent et de la séduction qu’il exerce sur les humains, se méfier de lui,
il n’est qu’un serviteur et souvent devient le maître, il est facile de
l’idolâtrer. Amos dénonce l’avidité des riches prêts à s’enrichir par tous
les moyens et qui accablent les pauvres. Jésus met le doigt
sur le risque grave de vouloir servir deux maîtres. Entendons-nous bien,
Jésus n’a jamais dénoncé la réussite sociale : certains réussissent
mieux que d’autres. Il a eu pour amis des riches et des pauvres. Mais il nous
appelle au juste équilibre, à la solidarité. La question encore une fois
individuelle est inévitable : A qui faisons-nous réellement confiance ?
Qui est notre véritable maître ? A qui faisons-nous
réellement confiance ? Dieu est le véritable bien de l’homme Le disciple doit bien
choisir, ce qui ne veut pas dire avoir sans cesse des cas de conscience. Agir
avec rapidité, audace, intelligence, vous allez me dire que ce n’est pas
simple. Comment en effet prendre part à la vie du monde quand nos sociétés
sont régies par l’argent ? Il n’est pas question d’en rejeter l’usage,
mais comment travailler chacun à notre niveau pour que son pouvoir ne soit
pas oppressant ? Jésus veut éveiller
en nous la recherche du Bien véritable : Dieu lui-même ! Ce Bien
véritable nous est donné, confié, ce qui compte avant tout c’est de le
recevoir, de recevoir notre vie de Dieu. Dieu est le Bien véritable de
l’homme, il est la vie pour toujours. Tout est à Lui et nous devons le
laisser nous guider pour ne pas être aveuglés, fascinés par l’argent alors il
pourra nous combler et nous donner sa vie. Souvenons-nous de la
parabole du riche qui meurt après avoir engrangé abondamment et dont l’âme
est réclamée (Luc 12, 16-21) : la valeur d’un humain, c’est son âme, son
être, pas ses richesses qui ne lui sont que prêtées. Se remémorer des
événements historiques totalement invérifiables ou revivre en notre cœur la
naissance merveilleuse qui donna au monde un sauveur parfait ? Ainsi libérés plus
besoin de jouer les justiciers ! Accueillis malgré nos faiblesses nous
pourrons enfin œuvrer à la justice... Dès lors, fêter la naissance du Christ
ce ne sera point admettre avec l'intelligence des doctrines abstraites, ce ne
sera point nous remémorer des événements historiques totalement
invérifiables, mais ce sera revivre en notre cœur cette naissance
merveilleuse qui donna au monde un sauveur parfait. Ce qui importe c'est
que le formidable esprit qui animait Jésus puisse renaître en nous. Mais pour
que cela soit possible, il faut que notre cœur soit symboliquement, comme
l'étable de Bethléem, accueillant et ouvert, simple et humble. Choisir le parti des
faibles, de ce que l’on méprise Célébrer, chaque
année, la naissance du Christ, c’est à mes yeux une bonne nouvelle qui sera
toujours à partager avec mes semblables, hommes et femmes de tous horizons et
de toutes races, cultures et religions. Un homme, il y a plus de 2000 ans,
est né sur cette terre et, en quelques années, a prononcé les paroles justes
et bénéfiques qui le rendent à mes yeux véritablement "Fils de
Dieu" et "Fils de l'Homme", comme je peux l'être aussi, chaque
fois que je choisis le parti des faibles, de ceux que l'on méprise et que l'on
délaisse, de ceux qui sont malades et affamés ; chaque fois que je
redonne courage, que je partage ma joie d'être et d'exister ; chaque
fois que je peux me réjouir d'une simple naissance porteuse de tant d'espoirs
et de tant d'amour. Oui, fêtons, sans hésitation, la naissance du Christ ! |
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Frédéric Verspeeten |
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